Route vers Almaty

29 octobre 2015

Comme nous avons passé ces trois derniers jours essentiellement à rouler, nous sommes épuisés lors de notre entrée au Kazakhstan. Après un passage de frontière sans problème, nous roulons à peu près une heure et arrêtons CamCam près d’un beau lac tranquille. 

Nous restons deux nuits ici, le temps de nous reposer, effectuer des réparations et quelques aménagements. Océane et Maelys s’amusent à décorer CamCam à l’ambiance de Halloween avec des dessins et des bricolages. 

La chute de la structure arrière en Mongolie avait "abimé" le support de l'échelle conçu par Ricardo et son papa,
Après près de 4000 km, nous découvrons l'état de celle-ci. Comment le support a-t-il encore tenu? Nous nous plaisons dans l'idée d'un signe de notre désormais ange gardien, le papa de Ricardo: Papie.

Bricolages

Nous nous sentons de nouveau chez nous et sommes ravis d’avoir repris la route. Seul Bémol : sur les mauvaises routes nous avons remarqué la défaillance des nouveaux ressorts. Ils sont définitivement trop courts, l’espacement entre le châssis du camion et les axes avant est de plus ou moins 4 cm alors qu’il en faudrait minimum 10… Il faudra repasser par un garage pour s’en occuper. Nous comptions passer par la capitale Astana  au nord pour une visite et y faire nos demandes pour le visa de transit russe. (Souvenez-vous, à Irkoutsk nous avons décidé d’éviter de passer en Turquie par l’Iran mais d’essayer de contourner les zones critiques en passant par la Russie et l’Europe de l’est.) Or dans ces conditions et envisageant de nouvelles réparations, qui peuvent prendre un peu de temps, nous ferons l’impasse sur le détour pour Astana et nous dirigeons directement vers Almaty au sud, l’ancienne capitale du Kazakhstan et actuellement encore la plus grande ville.

Après notre séjour au lac, nous nous arrêtons pour quelques courses dans la ville de Semey, anciennement appelée Semipalatinsk, qui fut le centre des essais nucléaires soviétiques. Entre 1949 et 89, plus de 500 bombes nucléaires furent testées dans la région, longtemps  zone interdite. 

Les premiers cimetières musulmans que nous croisons.

Une des nombreuses ruines (ci-dessous) ou constructions non achevées (ci-dessus) de l'époque soviétique.

La météo est actuellement assez rude. Un vent glacial souffle à travers les steppes. Océane soutient même la théorie que le vent souffle aussi fort, parce que son visa kazakh va bientôt expirer et qu’il doit vite rejoindre la frontière russe. Le premier novembre, après une soirée spéciale Halloween pour les enfants (voir l’article d’Océane dans Kids page), nous sommes même rattrapés par la neige. 

Nous faisons ce matin-là, la rencontre d’Achmed (nous sommes garés dans son champs), il prend le café avec nous (pas assez fort à son goût, il compare notre café soluble à du thé ;-) ), il écoute avec grand intérêt notre récit, regarde nos photos. Nous communiquons en russe, mais il parle aussi quelques mots d’allemand. 

Après cet échange chaleureux, nous reprenons la route vers le sud, en passant par l’est du Kazakhstan.

La ferme d'Achmed sous les premiers flocons de neige.

Nos monstres d'Halloween...

Ne sont-elles pas mignonnes?... euh effrayantes!

Bon, maman s'y met aussi...

vraiment effrayante! ;-)

Une petite sucrerie après toutes les émotions fortes de la nuit ;-)

Après deux jours de climat plus rude, ...

...le beau temps s'impose.

Un peu de neige fraîche...

...pour le thé.

Notre itinéraire nous fait longer les majestueuses montagnes de l’Altaï à notre gauche et les immenses steppes sur notre droite.  Le paysage n’a rien à envier à la Mongolie ou à la Russie. Il est d’une beauté très sauvage. Nous voyons beaucoup de bergers à cheval menant leurs troupeaux de moutons, vaches ou chevaux à travers les steppes.

Des longues lignes droites à perte de vue.

Un cavalier avec son troupeau.

Au milieu de cet immense décor, CamCam ressemble à un petit jouet. 

Steppes d'un côté...

...montagnes de l'autre.

Comme les routes, l'offroad nous mène à travers de magnifiques paysages.

Le revêtement des routes est déformé et parfois même quelques tronçons sont verglacés. A chaque bosse/trou mal négocié ou pris « trop vite », les axes avant et le châssis s’entrechoquent violemment. Nous réduisons la vitesse, et avançons lentement, faisant à peine une moyenne de 150 km par jour. Mais cela ne nous dérange pas. Nous profitons de notre trajet, tout en faisant des belles balades ou des jeux dans la neige. Nous nous arrêtons même dans un petit café/restaurant au bord de route pour un bon déjeuner d’une cuisine traditionnelle à un prix dérisoire.

Une couche de neige verglacée recouvre la route.

Sans commentaire :-)

Ricardo réduit la pression des pneus pour compenser le problème de ressort.

Les cinq minutes de Maelys ;-)

Océane tend son "arc"

Ricardo (fraîchement rasé) ramène de l'eau du ruisseau.

Les filles l'aident, à tour de rôle elles portent la bouteille.

Remplissage du réservoir de 115 l avec des bouteilles de 5 ou 6 litres... faites le calcul.

Il y a aussi des bonnes routes au Kazakhstan...

... et des couchers de soleil à couper le souffle. 

Lors de notre trajet vers le sud, nous sommes arrêtés trois fois pour des contrôles de police. Ils vérifient les papiers, demandent d’où on vient et où on va. Ricardo leur explique un peu notre voyage, qu’ils écoutent avec curiosité. Les derniers auraient aimé avoir un souvenir du Luxembourg, mais Ricardo leur explique que nous n’avons que des cadeaux pour les enfants, ils nous souhaitent quand même « Good Luck ». Contrairement aux avertissements que nous avons lus ou entendus sur la corruption/ backchich au Kazakhstan, nous n’y avons pas été confrontés jusqu’à maintenant. Touchons du bois…

A environ 100 km d’Almaty, nous longeons le lac de Qapchagai. Cette gigantesque étendue d’eau, avec en arrière-plan des majestueuses montagnes enneigées, rendent cet endroit digne d’une photo carte postale. Nous quittons donc la route principale pour trouver un coin tranquille le long de l’eau. Malheureusement là, nous sommes très vite confrontés au côté plus triste du Kazakhstan...
Nous avons déjà vu, lors de nos séjours en Russie et Mongolie des coins salubres, de déchets déposés n’importe où. Mais nous n’avons jamais vu autant de saleté qu’en cet endroit. Nous avons roulé le long de ce qui pourrait être de magnifiques plages, pour trouver un endroit où on aurait pu rester, mais tout était plein de  bouteilles et d’emballages de tout genre.  Les complexes pour vacanciers sont clôturés par d’énormes palissades, qui elles-mêmes sont entourées d’ordures jetées simplement par-dessus… Nous sommes choqués, tous les lieux où les gens ont un accès facile aux plages, sont dans le même état désastreux. Après une heure de recherches nous faisons un peu de hors-piste, pour rouler jusqu’au bord des dunes et bivouaquer dans un coin moins souillé. De là nous avons même un accès à la plage...

"Magnifique" plage au bord du lac, avec des montagnes (et non nuages) en arrière-plan...

...malheureusement de plus près, les plages ressemblent à ça, et ce n'est pas une exception. 

Quelle désolation :-(

Un peu d'off-road pour notre bivouac en haut de cette dune.

Quelques pas au bord de l'eau, voire dans l'eau ;-)

Escalade de la dune pour le retour vers CamCam.

Le lendemain, nous prenons contact avec Ludmila, dont nous avons eu aussi le numéro par Ivan (article sur Nishnyi Novgorod). Nous fixons rendez-vous pour l’après-midi à Almaty. Les derniers 80 kilomètres se font partiellement sur une toute nouvelle autoroute en construction.

Nous sommes curieux de voir cette grande ville cosmopolite, de plus d’un million d’habitants et espérons trouver des solutions pour différents problèmes de CamCam et obtenir les visas de transit russes...