pâques 2014

"Le véritable voyage ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais d'avoir de nouveaux yeux."  Marcel Proust


Les vacances de pâques nous ont permis de faire un premier essai sur quelques jours.
Nous voulions voir comment nous allions passer cette épreuve, ce qu'il faudrait prévoir, comment équiper le camion, le ranger...
Notre but n'était pas de découvrir de nouveaux paysages, mais de vivre autrement la France, que nous avons déjà souvent visitée. Nous prévoyons de descendre jusqu'aux Pyrénées et de passer en Espagne pour passer quelques jours avec mes parents.

L'expérience a mal commencée, car nous avons dû différer notre départ d'un jour. En effet le chargement et la préparation du camion nous ont pris plus de temps que prévu.
Qui aurait cru qu'on mettrait quasiment une journée à le charger.

Enfin partis, nous remarquons vite, que nous avancerons plus lentement que prévu. Nous mettons quasiment le double du temps que prévu. Les réglages du GPS ne sont pas au mieux. Pour éviter les autoroutes, nous traversons des départementales et devons passer pleins de petits villages et de nombreux rond-points.
Le voyage n'est pas très passionnant au début, car pour ne pas trop le compliquer, nous avions fait le choix de faire nos bivouacs sur des aires de camping cars. Or celles-ci ne sont pas toujours simples à trouver soit pour des raisons de GPS, de déplacement de l'aire ou d'occupation des aires pour des manifestations locales. Nous nous sommes quand même débrouillés,avons réussi à passer de bons moments en famille et à prendre quelques belles photos lors de notre trajet, même si la pluie et le vent étaient souvent au rendez-vous.








Maison de Lys à Arreau

                                    

A Arreau nous déjeunons dans un petit restaurant très charmant: "La Crêpe d'Aure" que nous pouvons conseiller de bon cœur.

Après 3 jours de voyage, nous arrivons à la station de ski de Piau Engaly où nous décidons de rester quelques jours. La station est agréable, il y a peu de monde car on est en fin de saison, le soleil et la neige sont au rendez-vous.
Cette pause dans la neige nous fait remarquer que nous devrons faire vérifier le chauffage auxiliaire, car il fait beaucoup de bruit. Après l'essai au garage Mercedes au Luxembourg, il fonctionnait très bien. Nous préférons brancher le petit radiateur d'appoint.

Notre frigo principal chauffe beaucoup, certainement un problème de compresseur, nous décidons de le laisser éteint. Heureusement qu'on en a deux.
Mise à part ces mauvaises petites surprises, nous passons du bon temps. Il fait tellement beau que nous pouvons prendre nos repas dehors.

Les matins Océane prend des cours de ski avec un moniteur privé de l'ESF, ce qui la fait bien progresser. Ainsi les après-midis elle peut suivre papa sur les pistes. Pendant ce temps Maelys et moi jouons dans la neige. Nous faisons tous  en fin d'après-midi un petit tour à la piscine qui se trouve sur les pistes, et bénéficiant d'une merveilleuse vue.







Ce petit séjour nous pousse à ne plus vouloir continuer vers l'Espagne. Nous préférons pouvoir nous poser quelques jours à des endroits qui nous plairont, plutôt que rentrer en hâte, parce qu'on sera trop loin du Luxembourg.

Après  deux jours, nous remontons un peu vers le nord et décidons de visiter Saint Bertrand de Comminges. Il s'agit d'un beau village médiéval, avec une cathédrale impressionnante.


Après le déjeuner nous repartons et sommes attirés par Foix, qui se trouve sur la route de Tarascon où nous aimerions visiterle lendemain le parc de la préhistoire. Or arrivés à Foix, le passage n'est pas évident. Il  y a beaucoup de circulation et la ville a l'air d'être très touristique. Nous décidons donc de continuer la route sans nous arrêter et cherchons plutôt un bivouac tranquille. Au bout d'une heure de montée, nous trouvons finalement ce magnifique endroit le long d'une route pas très fréquentée où nous passons une nuit bien tranquille.


Pour la descente nous roulons vers Verdun et cette petite route nous permet de passer par des endroits très prometteurs pour la randonnée.



Malheureusement arrivés à Tarascon, nous nous rendons compte, que le parc n'ouvre ses portes pour la saison que le lendemain, donc nous ne ferons ce jour que la visite des grottes de Lombrives, après une bonne et paisible pause déjeuner le long de l'eau.


Voici notre "cuisine" extérieure.


La grotte privée de Lombrives compte parmi les plus vastes d'Europe.  Nous avons droit à une visite privée, car nous sommes les seuls visiteurs cet après-midi. Le  lieu est très impressionnant et nous apprenons une légende d'une certaine princesse Pyrène, qui serait enterrée dans ces grottes et à qui la chaîne de montagnes doit son nom.

Le lac 

La sorcière

Le tombeau de la princesse

Après cette visite, nous faisons route vers Carcassonne, ville que nous avons beaucoup aimée, après avoir un peu cherché le parking Camping Cars. J'ai pu y faire un peu de shopping.


Après Carcassonne,et une semaine de voyage, une lessive s'impose ainsi que l'envie de rester de nouveau quelques jours au même endroit. Quelle meilleure destination que la plage, après la neige... Notre prochaine destination est Marseillan-Plage, où nous faisons un arrêt de deux nuits au camping "La Créole". D'habitude nous n'aimons pas trop l'idée du camping et avions d'abord envisagé un hôtel. Or cela aurait impliqué de garer CamCam sur un parking d'hôtel ?? De faire des bagages, pour aller dormir tous dans une même chambre?? Ensuite la grande question: Quel hôtel choisir parmi toutes les offres sur internet?
Nous décidons donc de faire confiance au guide Michelin pour camping-caristes. Comme on est hors saison, le séjour est très abordable et assez tranquille.
Nous avons tout d'abord choisi un emplacement un peu plus grand que les autres et proche de la mer. Je fais l'expérience, que lorsque je sors du camion pour guider Ricardo dans la manœuvre, je dois aussi garder un œil sur la hauteur du camion. Nous avons laissé une petite marque de notre passage sur une des branches de l'arbre de cet emplacement. Finalement nous préférons choisir une place un plus loin de la mer, mais sans arbre.  Une fois installés, on commence par prendre nos repères dans la ville et sur le bord de plage.
Nous passons des moments très reposants, les filles jouent dans l'eau trop fraîche à mon goût, je m'occupe de la lessives, pendant que Ricardo s'occupe du camion (vider les WC, recharger de l'eau organiser le Wifi...). Cette escale nous permet de remarquer aussi un problème de la vie en camion. Nous sommes hors-saison, il n'y a pas encore de bus qui circule dans la ville et la location de vélos n'est pas évidente. Si nous aurions envie d'aller visiter la ville de Marseillan qui se trouve à 6 km, nous devrons recourir au taxi où tout emballer et ressortir CamCam du camping. Cela nous fait penser que pour le prochain voyage nous prendrons nos vélos et pour nous dépanner lors du grand voyage une moto pourrait être envisagée.


L'eau est froide...

Un roulé-boulé dans le sable donne soif

Juste relaxer, ça fait aussi partie d'un voyage...

Après la plage, nous nous dirigeons vers la magnifique Auvergne par la A75 (gratuite sauf le Pont de Millau). Les montées ne sont pas toujours faciles pour notre Unimog. Il fait un petit bruit et fume un peu plus. Nous devrons vérifier cela au retour. 

Totem au départ du Col de Ceyssat © ADDT 63La traversée de Clermont Ferrand nous mène jusqu'au Puy de Dôme.
Nous choisissons de faire l'ascension à pied par le chemin des Muletiers. Ce chemin d'une dénivelé de 365 mètres conduisait dit-on les pèlerins au temple de Mercure. Construit au premier siècle à la gloire de Mercure, dieu des voyageurs, des marchands et des voleurs, ce grand temple était un lieu de culte important pour les Gallo-Romains. Ses vestiges ont été découverts en 1872, lors de la construction de l'Observatoire. 
La montée a été un peu dure pour tout le monde, mais elle en vaut vraiment la peine. sur le trajet et sur le sommet, on a une magnifique vue sur la chaîne des Puys, un concentré exceptionnel de volcans aux formes variées denses et alignées sur près de 32 kilomètres de long.

Il est minuscule le parking avec Cam Cam à coté de Maelys.

Ouf, avec beaucoup de courage Océane a réussi à bien monter.


Le Puy de Dôme est aussi un spot très connu pour les parapentistes.


Ricardo et les filles se seraient tout de suite lancés avec eux.

Après une descente beaucoup plus rapide par le même chemin, nous cherchons un moment un bivouac dans les parages. Ce n'est pas toujours évident de trouver des endroits tranquilles à plat.
Mais finalement nous passons la soirée sur un champ avec vue sur le Puy de Dôme.

La place du chef.

Les enfants peuvent bien s'amuser avant le dîner.

Les brochettes faites maison.

Une petite course entre "femmes".

Qu'est-ce qu'on est bien ici.

Le lendemain, pour faire plaisir aux enfants et rester dans le thème des volcans, nous faisons une visite au parc d'attractions  ludique et interactif Vulcania. Ce parc révèle certains des innombrables trésors et secrets de la Terre. Il répond à des questions comme: D'où viennent l'eau et l'air ? Les volcans ont-ils favorisé l'apparition de la vie? Que se passe-t-il lorsque la nature se déchaîne? C'est un parc intéressant pour tous les âges et donne des éléments de réponses à tout le monde.
Pour plus de renseignements, vous pouvez cliquer sur le lien vers leur site internet:
site de Vulcania

A la cité des enfants du parc, les petits peuvent expérimenter et découvrir en développant leurs capacités sensorielles:
Maelys expérimente avec grand plaisir.

Océane aime bien se casser la tête à essayer d’imbriquer les pièces. 

L'intérieur d'un cratère de 38 m de profondeur avec des effets spéciaux.

Après ce séjour agréable en Auvergne, nous nous dirigeons vers le Vosges, où on compte voir de la famille.
Mais avant cette visite, le lapin de pâques a réussi à nous trouver dans les bois. Il ne nous a pas oublié...
Il faut même s'entraider pour prendre tous les cadeaux.

ça y est, tous les chocolats et cadeaux sont trouvés.
Le bref séjour dans les Vosges est la dernière destination, car le lendemain nous avons rendez-vous chez Mamie et Papie au Luxembourg pour une autre chasse aux œufs.

Bilan de ce premier voyage en deux parties:
- Mécanique:  certaines choses qui sont énumérées dans le texte sont à revoir et à réparer. Mais en gros, Cam Cam nous a largement satisfait au cours de ce voyage.  
- Humain: La vie en camion est moins reposante qu'on ne pourrait l'imaginer, car elle demande un entretien et une organisation permanente. Mais nous avons grandement apprécié la proximité et les moments partagés tous ensemble. Les filles ont elles aussi adoré ce mode de vie et ont demandé quand est-ce qu'on repartait dès qu'on est rentré à la maison.
Ce voyage a donc été des deux côtés une réussite et nous a mis l'eau à la bouche pour la suite...


München-Luxembourg: 1er voyage, 1ers problèmes

« L'avenir contient de grandes occasions. Il révèle aussi des pièges. Le problème sera d'éviter les pièges, de saisir les occasions et de rentrer chez soi pour six heures.  »
Woody Allen



Ça y est, le jour j est enfin arrivé. Nous allons chercher notre camion.
Sur place, on trouve un camion, entouré d’une pile d’accessoires.
Monsieur Gild nous explique les  différents boutons et accessoires du camion.  J’essaye au mieux de prendre note de tout ce qu’il explique.  Selon monsieur Gild, pour bien expliquer le camion, il aurait fallu au moins trois jours. En effet, 6 mois après, on ne connaît  toujours pas toutes les  fonctionnalités de Cam Cam. 

Après la théorie, place à la pratique. Monsieur Gild accompagne Ricardo faire un tour pour une première prise en main du camion. Le permis camion en poche  que depuis quelques jours, Ricardo trouve que la conduite d’un Unimog expéditionnaire est bien différente d’un camion d’auto école.




Après un après-midi bien chargé et plein d’émotions, voilà arrivé le moment des séparations avec les anciens propriétaires.  Nous nous mettons en route en début de soirée (après un premier arrêt dans une station-service qui fait mal au portefeuille), Ricardo dans le camion et moi suivant en voiture. Après une bonne centaine de kilomètres nous faisons un arrêt pour dîner et trinquer à notre nouvelle maison sur roues.  Avec l’accord du gérant du restaurant, nous passons notre première nuit sur le parking. 

Première nuit, premier soucis : après à peine cinq minutes passées dans le camion, toute l’alimentation électrique de la cellule se coupe. Vu l’heure très tardive, ne voyant pas de fusible ayant sauté et ne trouvant pas tout de suite l’origine de la panne, nous décidons de dormir comme ça. Or la nuit  n’est pas très reposante.  Il y a beaucoup de bruit de voitures et de camions couronné par un départ d’une excursion de jeunes gens qui avaient fixé un rendez-vous  très tôt sur le parking juste derrière notre camion.
Au réveil, Ricardo essaye de relancer le courant. Pareil, le courant nous lâche au bout de cinq minutes. Au bout de quelques réflexions et recherches, il désactive le bouton de sécurité des batteries. Cette fonction est censée empêcher que les batteries ne se vident complètement. Enfin le courant à l’air de tenir. Nous pouvons descendre notre « 1er étage » et nous remettre en  route.


Le chemin est assez pénible pour moi, car je roule derrière Ricardo à une vitesse maximale de 85 km/h qui peut même descendre à 45 km/h lors de longues montées.
Après un bon déjeuner dans un tout aussi bon restaurant, nous reprenons la route. Vu qu’il ne reste plus que 150 km, Ricardo pense qu’il n’est plus nécessaire que je le suive.  Je peux enfin rouler à une vitesse normale.

Malheureusement à une centaine de kilomètres de l’arrivée sur la fin d’une très longue montée, un voyant rouge s’allume sur le tableau de bord du camion. Ricardo pense d’abord qu’il s’agit d’un problème de surchauffe, mais en regardant de plus près il remarque que c’est le voyant du système de freinage. Les deux aiguilles qui indiquaient 21 bars de pression dans les bombonnes reliées au système de freinage (état normal), indiquaient maintenant pour l’une 8 bars et l’autre 0. Suite à cela Ricardo roule très prudemment et mettra plus de 2 heures pour ces 100 km.

Le soir, nous sommes heureux d’être rentrés à la maison, de revoir nos petites filles et de pouvoir leur montrer le nouveau camion. Mais notre joie est un peu gâchée par ces soucis rencontrés lors de notre premier trajet.
Rendez-vous sera pris au garage Mercedes Truck à Leudelange pour un diagnostic complet du camion. 
Mais ceci est une autre histoire…




Naissance du projet


"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses."   Milan Kundera


L'idée

Ricardo a toujours été passionné par l'aventure. Lors de sa rencontre avec Stéphanie, il prévoyait déjà de faire un tour du monde en voilier dès qu'il aurait atteint l'âge de la préretraite. Mais l'envie de partir grandit déjà longtemps avant la préretraite et se concrétise pendant le congé parental pour la naissance de Maelys...
Or, la vie en famille impose des changements à l'idée d'origine:
En premier lieu, Stéphanie, trop novice en voile, ne le sent pas ce tour en voilier. On se met donc rapidement d'accord pour faire un tour du monde en véhicule motorisé.

Commencent alors des moments de lecture intense, de récits de voyageurs. On se rend rapidement compte des options et choix qui s'imposent, pour concrétiser ce voyage.

Un des premiers choix que nous prenons est de voyager en véhicule style camping car. Nous voulons en effet permettre à nos enfants de garder des repères tout au long de ce voyage. Voyager en camping car nous donne une certaine sécurité face à l'inconnu. Nous emmènerons ainsi notre foyer partout où nous irons.

Ensuite, ne sachant pas vraiment ce qui nous attend et comment se passera cette aventure, nous voulons être sûr pour nous et nos enfants, que dans tous les cas, nous pourrons reprendre notre vie d'avant le départ.
Pour cela, le temps de voyage sera limité. Nous partirons une année. Cela a l'avantage de nous permettre de nous déconnecter de notre train train quotidien, sans pour autant être obligés de vendre nos biens et/ou de démissionner de nos emplois respectifs. L'inconvénient par contre de ne partir qu'une année, est que le tour du monde selon l'idée de départ n'est plus réalisable. Nous nous limiterons donc à un trajet plus court.


Route planifiée

Où voudrions-nous voyager? C'est un choix très dur, quand on voit toute la beauté qui existe dans le monde.
On aimerait bien sûr tout voir lors d'un tel voyage, malheureusement pour nous ce ne sera pas faisable pour l'instant. Nous avons donc essayé de faire un choix.





Tout d'abord nous avons été attiré par le grand voyage vers l'ouest. L’Amérique du Nord et la Canada ont des magnifiques paysages à dévoiler. Mais après un temps de réflexion, nous nous sommes dit, que leur société est trop semblable à la nôtre et qu'on pourrait découvrir ces belles destinations lors de vacances plus courtes, étape par étape.
Nous avons ensuite jeté notre dévolu sur l'Amérique latine. Des paysages d'une diversité stupéfiante et d'une incroyable beauté ainsi que des grandes cultures ancestrales nous attendraient là-bas. Malheureusement les recherches sur le coût du voyage nous ont vite refroidi. Rien que le transport aller retour de notre camion en bateau et nos billets d'avion équivalent au budget prévu de 10 mois de voyage. C'est donc avec un petit pincement au cœur que nous nous détournons de ces magnifiques régions de l'Amérique latine.
Ensuite nous faisons des recherches sur la transafricaine. Le voyage commencerait chez nous, passerait par la Turquie, la Syrie, la Jordanie, pour arriver en Afrique par l'Egypte. Malheureusement, vu l'actualité politique, de certains pays que nous devrions traverser, la sécurité de notre voyage nous semblait compromise.
C'est ainsi que nous arrivons au choix de l'itinéraire, sur lequel nous travaillons actuellement. Vers l'est se trouvent d'autres pays qui nous font rêver. Celui que nous aimerions visiter à tout prix est la Mongolie: les paysages arides, les steppes, les montagnes reculées, le désert de Gobi, le mode de vie mongole. Il y aurait aussi l'Iran, où la gentillesse de la population à elle seule mérite déjà le détour. La Turquie avec sa mer bleue et ses bazars. Enfin nous aimerions faire une montée vers le nord et visiter tranquillement la Scandinavie, notamment la Finlande, la Norvège et la Suède.




Motivation

"Mais pourquoi partir?", telle est la question qui nous est souvent posée par nos proches.
Alors patiemment, nous leur parlons de ce besoin de se retrouver en famille, de vivre des moments rien qu'à nous. De palier à tous ces moments du développement de nos enfants qui nous échappent au quotidien.
En effet, nous menons une vie bien cadrée, sous l'influence de l'horloge selon l'expression "métro, boulot, dodo" que beaucoup de gens connaissent.  Ce quotidien qui fait qu' à certains moments, on se rend compte qu'ils ont bien grandi les enfants, sans qu'on ait eu le temps de s'en apercevoir....
Eh bien nous on aimerait le prendre ce temps, rien qu'un peu. Passer une année entière à vivre, découvrir et partager ensemble.

Il y a aussi cette volonté de s'éloigner un moment de notre société de consommation. Nous voulons sortir de ce flux qui nous pousse à nous entourer toujours de plus de matériel dont nous n'avons pas spécialement besoin. Nous avons envie de nous contenter de moins pendant un moment.
"Revenir à une vie plus en communion avec la nature." Telle est l'envie de Ricardo. "Aller à l'encontre des gens, faire des rencontres inoubliables, vivre différemment... Profiter de chaque instant au maximum et tout cela avec ma petite famille."

Reprenant aussi les mêmes envies de partager des moments uniques en famille, Stéphanie voit cette expérience aussi comme un challenge personnel. "En effet d'un caractère assez réservé, j'essaye toujours d'éviter les situations qui peuvent entraîner des inconnues. J'aime bien m'accrocher à mes habitudes, qui me procurent de la sécurité. Ce projet signifie pour moi le moyen de dépasser mes limites: vivre dans des situations imprévues, aller à l'encontre de personnes et d'habitudes inconnues.  Ne plus hésiter, mais foncer..."  C'est donc avec une certaine crainte, mais avec une grande envie, qu'elle a tout de suite adhéré à cette idée de break en famille.

"Partager" est un mot clé ayant aussi une importance dans ce projet.
Par nos métiers et formations (Ricardo éducateur et Stéphanie institutrice), nous sommes engagés au quotidien auprès d'enfants. Nous savons quelle est l'importance de l'éducation et de l'information pour eux. Pour cette raison, nous sommes entrain d'élaborer une idée caritative, où on essayerait d'impliquer des enfants de notre quartier et école dans une idée de partage. Nous essayerons d'entrer en contact avec une ou plusieurs écoles sur notre itinéraire, et ainsi permettre un échange d'informations. Nous essayerons aussi de leur fournir du matériel scolaire, collecté avant notre départ grâce à l'aide de bénévoles.

Le choix du véhicule

"Que dire de l'engin, si ce n'est qu'il nous est tombé dessus par hasard alors qu'on ne cherchait plus."

Choix du véhicule

Camping Car

Pendant toute une année, Ricardo a passé toutes ses soirées à rechercher un véhicule dans les annonces sur Internet. Il faut dire qu'il savait exactement ce qu'il voulait dès le départ. Un camion expéditionnaire serait l'idéal pour ce projet. Un camping car 4x4 serait bien en deuxième choix. Or, la première catégorie étant hors budget et la deuxième quasiment introuvable,  la question se pose rapidement si un camping car à propulsion ne ferait pas l'affaire. Nous avons fait beaucoup de km, de visites et pas mal de négociations.

Nous avons même à deux reprises failli acheter un camping car de la marque Rimor, mais Ricardo se désistait finalement toujours.
Les camping cars ont des limites de franchissement et de poids de charge qui ne correspondent pas à notre idée de voyager. Ricardo est d'avis qu'il ne faut pas se mettre des limites dès le départ. C'était donc décidé, après huit mois de recherches infructueuses, nous allions devoir concevoir notre propre véhicule...


Conception d'un véhicule expéditionnaire

Ricardo a  fait tout le nécessaire dans ce sens. Contact de concessionnaires, recherche de camions d'occasion en double cabine, conception de plans de cellule. Il s'est lancé dans le permis poids lourd, en même temps que les études pour transformer un container militaire en cellule à vivre pour 4 personnes.


Après encore de longues recherches et de nombreuses visites en Allemagne, France et Belgique, Ricardo est enfin tombé sur un garage ayant un Magirus Deutz (Iveco 170/90)  double cabine de la protection civile allemande avec seulement 25 000 km. Ce véhicule pouvait être modifié selon nos besoins. En plus,  le garage pouvait aussi nous organiser un container militaire ainsi qu'une augmentation de la longueur du châssis du camion.

Ouf, on avait enfin quelque chose de concret, mais nous devions attendre minimum 6 mois, avant que le garage ait le temps de se lancer dans les travaux.
Si Ricardo était ravi du choix et de la tournure que prenait l'aventure, Stéphanie avait quelques inquiétudes: de longs mois de travail sur le véhicule étaient à prévoir, la vie de famille risquait d'en souffrir.

L'Unimog

Pendant l'attente, Ricardo cherchait encore des idées de plans sur des aménagements de camions expéditionnaires, pour optimiser le nôtre, lorsqu'il est tombé par hasard sur une annonce allemande:


Un Unimog 1550L45 à vendre,
en double cabine, 
122 000 km
 de 1992 
une cellule conçue par Unicat en 1997, 
à un prix un peu au dessus de ce qui était prévu pour l'aménagement du Magirus Deutz.


Perturbés par cette annonce, nous avons décidé de profiter des congés de Noël (qui commençaient ce weekend) pour aller voir l'Unimog près de Munich (+/- 560 km de chez nous). Nous voulions être sûr que le Magirus était le bon choix. Or le moment venu,  nous avons été très agréablement surpris par cet Unimog et nous revoilà indécis...


Décision à prendre

Après une soirée de balade et un bon restaurant en amoureux dans le centre ville (les enfants étant chez les grands-parents), nous avons pesé  le pour et le contre des deux véhicules.

Points forts du Magirus:

Le prix est prévu dans le budget. Il a  moins de km (même si le kilométrage de l'Unimog est très raisonnable aussi). La conception et l'aménagement du camion et de sa cellule seront faits exactement selon nos besoins. Tout le matériel dans la cellule serait neuf.

Points forts de l'Unimog:

Il s'agit d'un Unimog!! Ce véhicule a un sacré renom question franchissement, fiabilité etc.
En plus la marque Mercedes est beaucoup plus présente partout dans le monde.  Malgré un prix un peu plus élevé, selon les affirmations de son propriétaire, monsieur Gild, le camion serait prêt au départ après quelques petites réparations sans grande importance.

C'est finalement ce dernier point qui à nos yeux primait sur tout le reste, car il nous évitait des mois de travail et de sacrifices familiaux. On pourrait passer tout ce temps gagné à s'occuper de nos filles.
On se voyait déjà partir au ski au mois de février en camion.

Le lendemain nous sommes donc allé signer le contrat de vente et avons pris rendez-vous pour le mois de février. Ricardo aurait le temps de finir de passer son permis poids lourd d'ici là et pourrait ramener le camion à la maison.