Irkoutsk 3ème passage : l’attente

23 septembre 2015



Notre trajet vers Irkoutsk se fait sous un ciel gris, reflétant notre état d'âme suite à la perte tragique du père de Ricardo, mais heureusement sans encombres. 

C'est avec un coeur lourd que nous refaisons face au lac Baïkal...

...heureusement que les enfants ont le sourire et nous aident à aller de l'avant.

C'est en voyant et sentant l'amour de ces deux petites filles,..

... que nous comprenons vraiment la chance que nous avons de vivre notre aventure. 

A notre arrivée dans la ville, nous allons tout de suite au garage Mercedes.  Nous y faisons la connaissance de Youri, un des deux magasiniers sachant parler un peu anglais.
Pour comprendre la difficulté du remplacement de notre ressort cassé, il faut savoir que l’Unimog est un des seuls camions à avoir des ressorts à spirales et que ce véhicule n’est pas du tout commun en Russie ( à Irkoutsk, il n’y en a qu’un seul). S’ajoute à cela, que les ressorts avant, qui équipent CamCam ne sont pas ceux d’origine d’un Unimog 1550 (7.5 t), mais des ressorts renforcés pour un poids de 10 t. Malheureusement nous ne possédons pas de numéro de série pour le rechercher. En ce qui concerne les amortisseurs, le garage constate rapidement qu’il n’y en a pas trois, mais quatre à changer. Ceci est plus simple à régler, ils seront remplacés par les amortisseurs d’un autre modèle de camion Mercedes. Commence donc une longue recherche pour les ressorts… Le garage de son côté et Ricardo du nôtre avec le soutien de Stéphane et d’Ivan (voir article sur Nijnyi Novgorod) depuis le Luxembourg. Au bout d’une semaine n’ayant pas trouvé de ressorts identiques, le garage propose de remplacer les deux ressorts, par les originaux de l’Unimog 1550. Elles sont moins hautes et moins épaisses (-5 cm et un diamètre de 2.7 au lieu de 3 cm). Mais selon le garage cela devrait faire l’affaire.
Nous passons donc commande en Allemagne le 02 octobre. Le délai de livraison est estimé à 10 jours.
Cette première semaine, nous la passons au Green Hotel, que nous recommandons à chaque voyageur de passage à Irkoutsk. Les chambres sont propres, spacieuses et le prix très correct quand on compare aux autres hôtels, sans oublier un personnel chaleureux et serviable.
Lors de ce temps d’attente, nous passons nos journées essentiellement à « l’école » le matin et aux promenades l’après-midi.
A partir d’ici nous essayons jour après jour de nous reconstruire. Le calme relatif va nous aider également à porter le deuil du papa de Ricardo.   
Nous fêtons les 4 ans de Maelys en toute simplicité à l’hôtel. Nous mangeons un bon plateau de sushis, suivi d’un gâteau très gourmand que Maelys a pu choisir.  

L'école même à l'hôtel.

Inséparables même en dormant.

Les douches sont des moments de détente et de rigolade.

La reconstruction émotionnelle nécessite un peu de distraction.

Pas toujours facile à commander, tout est si bon...

Le plat préféré des filles: Le "chachelick"

Visite du musée dans le brise-glace Angara

Ricardo aime expliquer le fonctionnement des machines à ces filles assoifées de connaissance.


La visite de l'Angara, le plus vieux brise-glace du Baïkal, est notre première excursion scolaire de cette année.


Balade dans le centre ville.

Repas d'anniversaire...

Maelys fête ses 4 ans.

Déballage des cadeaux.

Tram, véhicules et piétons, tout le monde cohabite calmement.

La nouvelle croisette d'Irkoutsk.




Le fleuve Angara, en automne.

De nouveau au district 130...

...sous un magnifique coucher de soleil.


Dans le parc de la maison de l'Europe d'Irkoutsk.

On s'amuse avec un rien.

Pour des raisons de budget et pratiques, nous quittons l’hôtel  pour un appartement. Malheureusement celui-ci ne correspond pas du tout aux indications sur le site de réservation. Nous n’avons pas assez de lits, même pas de lit du tout d’ailleurs, car l’appartement est juste équipé d’un canapé-lit. Le gérant amène un transat à partager par les enfants, comme lit d’appoint. Nous voulons bien essayer une nuit, pensant qu’il ne faut peut-être pas trop en demander, mais comme le canapé-lit est en plus cassé et qu’il est quasi impossible de fermer l’œil, que les toilettes fuient et qu’on n’a pas internet alors qu’on était censé en avoir, nous rappelons le gérant pour annuler la réservation d’une semaine. Celui-ci accepte sans discussions, s’excuse et nous rembourse la différence. Nous resterons une nuit en plus le temps de trouver autre chose. Notre deuxième appartement est bien plus agréable.

Premier dîner dans notre premier appartement.

Seul point positif de cet appartement, la vue y est magnfique. On voit l'Angara au loin.


Notre première neige en Sibérie, le premier octobre.

L'école dans notre deuxième appartement, qui fait aussi, suivant l'heure de la journée, cuisine et chambre d'enfants.


Depuis l' appartement, vue directe sur l'aire de jeux.

Un des rares jeux vétustes et dangereux que nous avons rencontrés.
Le hasard fait que le lendemain de la prise de foto, il est enlevé.

Par contre, vieu jeu n'est pas toujours synonyme de danger.
Celui-ci, un jeu simple est très aprécié par les enfants.

Un grand et bon plateau de sushis à même pas 10 Euros.

Océane propose de faire la vaisselle, maman aprécie.

Le recyclage de vieux pneus est monnaie courante en Russie, souvent de bon gôut.

Nous reprenons aussi contact avec Katja, la jeune russe travaillant à l’ION-Fitness que nous avions rencontré lors de notre premier passage dans la ville. On passe donc quelques agréables moments en sa compagnie. Nous faisons notamment une belle excursion à Lystvianka au lac Baikal. On fait le voyage de 70 kilomètres en Marchroutka (mini-bus) et payons le trajet 124 roubles, donc moins de deux Euros par personne.
Nous n’avions pas encore visité ce coin du lac, mais sommes ravis de ce changement d’air. La vue sur les montagnes enneigées derrière le lac est magnifique, et un beau soleil illumine cette gigantesque étendue d’eau.
Nous profitons aussi de l’occasion pour acheter de l’Omul fumé, un poisson endémique, au marché et aller le déguster au café à côté. Si vous comptez visiter une fois la région, il faudra vraiment y goûter, il est succulent. 

Soirée spaghettis bolo...

...suivie de vodka, bière avec Katja.

Un mors (jus de fruit façon russe) spécialement préparé pour Ricardo par le patron du petit restaurant "The Grill"

Marchroutka récente pour l'aller,  Le retour se fait avec une, d'une autre génération.


Le lac Baïkal avec ses montagnes enneigées au loin.



Achat de l'Omul au marché de Lystvianka.

Nous avons aussi été marqués par Olga et Aleksander, le couple qui gère la location de notre appartement. Comme on ne sait jamais quand on pourra repartir, nous prolongeons notre réservation d’appartement tous les trois à quatre jours. Nous sommes à cause de cela même obligés de redéménager. Mais Aleksander et Olga nous relogent dans un autre appartement et s’occupent du transfert. 
Nous sommes un jour invités par ce gentil couple, pour un piquenique, à leur maison de campagne, un peu en dehors de la ville. Sur place nous apprenons que c’est l’anniversaire d’Aleksander et avons l’honneur de partager ce moment avec leur famille.
Nous avons à peine dix degrés, mais ici, les gens profitent beaucoup du soleil. La table de la terrasse couverte est remplie de salades et de boissons de toutes sortes. Aleksander, en polo, fait griller des grandes quantités d’ailes de poulet. Après le déjeuner, une partie de foot Russie-Luxembourg est improvisée, puis des déguisements sont distribués, le volume de la musique est augmenté et la fête continue de plus belle. Ricardo apprend très vite la signification du mot tchut-tchut (un petit peu), qui est toujours accompagné d’une petite rasade de cognac ou de whisky servie dans son verre (eh oui, même pas de Vodka). Bref l’ambiance est très détendue et joviale, et ça nous fait vraiment chaud au cœur.

Aleksander le maître du grill.

La table conviviale russe.


Les fées piratées... ;-)


Tchut Tchut?!... ;-)


L’attente à Irkoutsk nous permet aussi de retravailler un peu notre itinéraire. Avec les actualités politiques, nous préférerions éviter le passage Iran-Turquie avec nos enfants. Nous sommes donc en train d’étudier d’autres alternatives, comme le passage en ferry du Kazakhstan vers l’Azerbaïdjan, mais qui a l’air très compliqué, ou le retour par la Russie en Europe-centrale, mais tout dépendra de la durée de la mise en état de CamCam.
Le temps passe et nous commençons à nous inquiéter, le délai de livraison des pièces du camion est déjà passé depuis quelques jours et le visa russe va expirer bientôt. Nous voulions entrer au Kazakhstan le 15 octobre, or le 19, les ressorts sont toujours au dédouanement à Moscou.
Nous décidons donc de contacter l’ambassade luxembourgeoise à Moscou, pour une éventuelle extension de visa d’urgence. Monsieur Chevolet entame les procédures de contact avec le service de migration pour discuter de notre cas et des modalités à envisager. Nous le remercions pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Le 22 octobre enfin la nouvelle tant espérée, les ressorts sont arrivés, le garage commence les travaux le lendemain.



Bons pour la poubelle: Le ressort cassé en deux et les amortisseurs.

Une partie de la sympathique équipe de Mercedes avec Youri au milieu,

Nous repartons d’Irkoutsk le lundi 26 octobre au soir, non sans avoir fait nos adieux à Katja la veille et à Aleksander et Olga avant notre départ.
Nous avons maintenant moins de 72 heures pour parcourir les 2500 km jusqu’à la frontière avec le Kazakhstan. Nous passons donc les jours suivants à rouler en moyenne 10 heures par jour, sur les routes enneigées, couronnés par des « petits » bobos de CamCam qui surviennent : D’abord Ricardo doit resserrer la courroie le premier jour. Le second, nous avons une fuite d’air de la pression des freins, car un tuyau s’est troué dû à un frottement. Une réparation provisoire est vite effectuée, ça devrait au moins tenir jusqu’au Kazakhstan...
Heureusement, nous arrivons le jeudi 29 octobre, le dernier jour de validité de notre visa,  en début d’après-midi à la frontière et la passons rapidement sans problèmes.
Nous avons lors de notre « course folle » l’occasion de revoir des paysages splendides recouverts de neige. Ayant pu apercevoir les paysages russes en été, en automne et sous la neige, nous sommes encore plus sous le charme de ce pays magnifique et de ses habitants. 
Nous espérons que le Kazakhstan soit une aussi belle surprise que la Russie.



Pauvre CamCam, les conditions météorologiques laissent des traces...

Vue depuis notre lit au réveil.

Nous reprenons la route avec le lever du soleil.

Toujours sous le soleil, mais cette fois-ci sous la neige, le cimetière de trains que nous avons déjà longé au mois d'août.

Ces paysages magnifiques nous rendent les kilomètres plus supportables.

Malheureusement nous n'avons pas le temps de nous arrêter à Barnaul.