Kazakhstan, du sud vers le centre.


02.12.2015




Sous un beau ciel bleu, nous roulons vers la ville de Chymkent, non loin de la frontière avec l’Ouzbékistan. A 60 km de la ville, Ricardo remarque un voyageur en vélo, discutant avec des vendeurs de pommes, le long de la route. Toujours heureux de faire des nouvelles rencontres, nous nous arrêtons.  Ainsi, nous faisons la connaissance de Juri, un jeune homme suisse, qui roule pour une œuvre caritative en vélo, depuis la Mongolie vers la Suisse.  Et nous rencontrons également un couple et leur amie kazakhs très sympathiques, qui vendent des pommes. Au moment de partir, ils nous offrent deux sachets de pommes et c’est avec plaisir que nous leur laissons des casquettes de Goodyear.



Chymkent a l’air d’être une ville agréable à vivre, mais il est assez difficile d’y circuler en camion. Il y a beaucoup de trafic, et les routes sont assez étroites. Nous passons devant les monuments et les parcs, sans trouver de place de parking. Nous retournons donc à l’entrée de la ville, pour bivouaquer sur le parking d’un grand parc, où Juri nous retrouvera le soir. Nous passons une bonne soirée avec lui, échangeant des vécus et des anecdotes...

Le rond-point à l'entrée de Chymkent.

Soirée agréable avec Youri.

Même au Kazakhstan, les jeunes mariés font leurs photos sur les sites romantiques de leur ville.


A Chymkent, nous visitons entre autres l’hippodrome, un parc, et le zoo. 

Océane, la petite star sur cette énorme scène.

Vue sur CamCam et la ville depuis les hauteurs du parc.


Un restaurant kazakh avec des salons privés pour chaque groupe de clients.

La cour du restaurant avec ses salons privés.


La condition des animaux du zoo, nous fait un peu de peine.  Les loups, les ours, oiseaux et quelques autres espèces sont trop nombreux et sont souvent dans des cages trop petites à nos yeux. Ils tournent tout le temps en rond ou sont couchés sans bouger, le regard dans le vide.
Il y a par exemple une volière où plus d’une vingtaine d’aigles se retrouvent ensemble, dans un espace où ils peuvent à peine voler.  

La volière avec plus d'une vingtaine d'aigles.

Heureusement, sur la fin de notre visite, nous passons devant un grand chantier: un futur espace safari, où ils pourront reloger une grande partie de leurs animaux. Nous repartons avec une lueur d’espoir, pour la condition des animaux de ce zoo.


Après Chymkent et ses températures douces autour de 15 degrés, nous prenons la route vers le centre du pays pour nous diriger vers la mer Aral. Le temps change… Le soleil n’est plus vraiment au rendez-vous et nous sommes confrontés à quelques averses de pluie, grêle et même de la neige.
On a la mauvaise surprise que notre chauffage principal, tombé une première fois en panne au Kirghizstan s’éteint tout seul pendant la nuit. Nous envoyons un mail au constructeur pour essayer de trouver l’origine de la panne et le moyen d’y remédier.


Au Turkestan, connu pour son impressionnant  site architectural, nous visitons le mausolée de Yasawi et les mosquées semi enterrées.  Le soir, nous cherchons un bivouac près du fleuve Syr Daria, qui vient des montagnes du Kirghizstan et coule dans la mer Aral. Il permet aux habitants d’avoir de l’eau dans cette région du désert Kyzil. Ici les températures peuvent atteindre + 50°C en été et -35°C en hiver. Quant à nous, nous nous contentons actuellement de 0°C…

Le grand mausolée de Yasawi...

...avec son entrée trés impressionnante.


Le froid commence à se faire sentir...
... mais il n'empêche pas Saint-Nicolas à passer nous voir. 

Le fleuve Syr Daria.

Nous passons à côté du site archéologique très impressionnant de Sauran, que nous pouvons visiter librement, car il n’y a personne sur place. Nous  inspectons en détail le travail des excavations de cette cité abandonnée au 15ème siècle. Nous trouvons de nombreux os et des morceaux de céramique  que nous laisserons bien sûr sur place, mais qui rendent cette visite inoubliable. Les enfants ont l’impression d’être dans la peau d’archéologues,… même Ricardo et moi, nous y prenons au jeu. Mais, nous devons quand même rester vigilants, car certains dangers, entre autres un puits à découvert ne sont pas sécurisés.  

Le site archéologique de Sauran au loin.

Tout le site est une mine de trésors, pour nos imaginations débordantes



Les trouvailles d'os et de céramique


Hmmm?? ça n'a pas l'air de grand chose vue d'ici...

... mais en se rapprochant, on y voit un puits très profond.




Cette remontée vers le centre du Kazakhstan, nous fait aussi passer entre le centre spatial russe Baïkonour et la ville du même nom, d’où Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace a décollé. Baïkonour est la base spatiale la plus active du monde actuellement, il y a à peu près une quinzaine de lancements par année qui y sont effectués. Depuis l’éclatement de l’union soviétique, les russes payent un loyer considérable au Kazakhstan, pour pouvoir continuer leur activité sur le territoire kazakh…. Ceci implique que malheureusement, il faut des autorisations spéciales dont un visa russe, pour visiter le site. Nous devons donc continuer notre chemin sans nous y arrêter, non sans être impressionnés par la taille du site et de la ville clôturée.

En route pour chercher un bivouac un peu discret avant la base de Baïkonour... ce n'est pas gagné dans la steppe.

Vue du centre spatial depuis la route...

... et de l'autre côté la ville russe Baïkonour, complètement isolée.
La mosquée de Kyzilorda, capitale de la région, avec les voitures typiques du Kazakhstan.

Un bâtiment administratif très moderne à Kyzilorda

une petite église orthodoxe.

Bivouac près d'un cimetière, non loin de la ville de Kyzilorda

Après une visite de Kyzilorda, la capitale de la région,  nous décidons de faire une halte de quelques jours près d’un beau lac trouvé par hasard. Le soleil est de nouveau au rendez-vous et nous nous laissons charmer par la beauté de cet endroit magnifique. Les températures remontent légèrement.  Les filles s’amusent beaucoup à patiner sur la glace, pendant que Ricardo essaye de remettre en marche notre chauffage principal qui devient vraiment nécessaire et qui ne démarre plus du tout. Après le changement de la pompe et différents tests effectués pendant deux jours, il doit abandonner. Nous devrons faire réparer ce chauffage par des professionnels. Le revendeur le plus proche se trouvant à Kiev en Ukraine. En attendant nous devons nous chauffer à l’aide d’un petit chauffage électrique, qui fonctionne, lorsque le moteur de CamCam tourne (inverteur), ou alors, lorsqu’il est branché au groupe électrogène.

Le hasard nous amène à cet endroit idillique...

...qui se prête à de nombreux jeux à côté...

...et sur le lac.

Grâce à notre pompe, nous remplissons notre réservoir d'eau avec l'eau du lac, après avoir creusé un trou dans la glace.

La beauté sauvage du Kazakhstan...une merveille à nos yeux.


Mais comme si ce n’était pas déjà assez problématique, notre moral est encore mis à l’épreuve, car après une inspection du camion, Ricardo remarque que la barre du tirant de pont avant droite est cassée. Il faudra retrouver quelqu’un pour souder…
C’est là, au moment où le ras le bol est de nouveau présent, que le hasard et la gentillesse du peuple kazakh nous surprennent de nouveau : Alors que nous nous préparons pour repartir à la ville chercher un soudeur, un berger s’intéresse à nous et nos problèmes. Alexi nous organise de l’aide et nous attendons donc quelqu’un qui viendra nous chercher de la ville pour la réparation.  

Le tirant de pont cassé par la répétition des coups, à cause des ressorts trop courts.


Visite du berger Alexi...

...qui dans la bonne humeur, vide notre bouteille de Vodka, qui nous vient encore d'Irkoutsk en Russie.
Nous sommes invités chez Ierulidan, 81 ans et sa femme Tierniegulia, chez qui j’attends avec les filles, pendant que Ricardo part avec leur petit-fils s’occuper de CamCam. Après quatre heures d’attente, légèrement courbaturées d’être assises sur le tapis, mais rassasiées de pain beurré et sucreries, nous sommes contentes de revoir les hommes revenir. Ils ont eu beaucoup de mal à démonter la barre et ont dû recourir à la découpe d’un boulon. Mais le travail que le soudeur a fait est brillant et grâce au renforcement qu’il  a effectué, nous n’avons plus de souci à nous faire pour la suite.
Nous ne pouvons que constater, avec quelle facilité et efficacité les gens au Kazakhstan font tout pour donner un coup de main. 



Le fameux tirant de pont cassé.

Tout le travail se fait bien sûr à l'extérieur, par - 8°C dans le noir.

L'équipe de choc...
C’est donc plein d’allégresse, que nous reprenons la route. La prochaine destination sera Aralsk, où nous essayerons d’acheter un petit chauffage d’appoint au gas, avant d’aller voir la mer Aral, décor d’une des plus grandes catastrophes écologiques dues à l’homme. 



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