Baikal (Sarma)

21 août 2015

Nous quittons Irkoutsk avec une grande émotion. Nous allons enfin voir le lac Baïkal dans quelques heures. Les paysages d’agriculture laissent place aux champs de pâturage dans l’immense taïga sibérienne.






De plus en plus de troupeaux de vaches, de moutons et de chevaux croisent notre chemin. De temps à autre nous pouvons voir un cavalier les accompagner. 





A certains moments, nous devons même stopper le camion pour laisser les bêtes traverser. La route est assez dangereuse, car leur comportement le long de la route est imprévisible. Nous sommes mêmes témoins d’un accident qui vient de se produire, où un SUV a renversé deux chevaux. Les routes se dégradent tout doucement. Certains tronçons ne sont plus asphaltés, mais pour CamCam, pas de problème.
Le temps est magnifique, il fait plus de 25°C, mais plus nous nous approchons du Baïkal, plus le ciel se couvre d’un épais nuage de fumée. Depuis plus d’un mois en effet, des feux de forêt sévissent autour du lac. Plus de 58 feux différents et  autour de 140 000 hectares ont déjà été touchés. Mais à part l’épaisse fumée, nous ne voyons pas de feux sur notre route.

S'approchant du lac, le ciel devient plus chargé.


Nous prenons la direction de l’île Olkhon, car il y règne un microclimat, qui permet la baignade avec une eau atteignant les 23°C. Partout ailleurs, elle ne dépasse pas les 15 degrés. Le lac est le plus grand lac d’eau douce du monde et le plus profond. Il a une superficie de 31 500 km² s’étendant sur une longueur de 636 km. La transparence du lac est parfaite, on peut voir jusqu’à 40 mètres de profondeur. Nous avons hâte d’y être.
Sur la route nous croisons le chemin de Mora, une jeune russe qui voyage en autostop depuis quelques mois. Nous l’emmenons un bout de chemin et écoutons ses récits passionnants. Elle a visité l’Europe ces derniers mois et avant de rentrer chez elle, elle rêve de voir le lac Baikal. Elle y retrouvera des amis, qui eux aussi y vont en stop.
Malheureusement nous devons attendre le lendemain pour apercevoir le lac une première fois. Le paysage est très beau, mais à cause de la fumée, il y règne une atmosphère automnale. Nous prenons la décision de ne pas aller sur l’ìle Olkhon, réputée pour sa magnifique vue sur le lac, car on ne voit pas très loin dans ces conditions. Cela nous évitera les aléas du ferry en camion. Nous longeons le lac, passons à côté de nombreux camps de vacances qui commencent à se vider, jusqu’à trouver un endroit qui nous convient juste en face de l’île Olkhon.  A cet endroit entre l’île et la terre ferme, la profondeur du lac est très faible ce qui favorise des températures de baignade plus agréables. Un autre avantage de cet endroit, est que les enfants peuvent avancer très loin dans le lac, sans jamais perdre pied. Je dois avouer que d’une nature assez frileuse, j’ai eu un peu de mal à plonger dans l’eau quand même assez fraîche. Mais rien que l’idée de pouvoir se baigner dans l’eau limpide du lac, cela vaut l’effort.

L'eau est assez fraîche mais en effet transparente.

Même à cette distance  du bord...
...tout le monde  a pied.

Rejoints le lendemain par la famille Moser, nous restons quelques jours sur place. Nous pouvons profiter de faire les choses laissées de côté depuis un moment. CamCam a droit à un bon coup de ménage, des lessives s’imposent et Ricardo installe et règle des projecteurs additionnels et resserre les boulons des pneus et de la structure. Notre tout nouveau porte-vélo subit aussi quelques réparations, suite à des frottements entre la structure et les vélos.

Lessive avec de l'eau à volonté: le bonheur!

Même Océane s'y met.

On remarque déjà que le porte-vélo a souffert.

Les filles font volontairement un petit travail de vacances.

ça y est, admirez la barbe arrivée à son point le plus long, car...

... Ricardo s'est décidé à la raccourcir.


Nous vivons des moments très agréables autour du feu de camps, à faire griller du pain fait maison, des poissons frais, vendus sur place par un pêcheur ou même offerts par d’autres le lendemain à peine sortis de l’eau. Les enfants s’amusent énormément avec Nils et Jonas, ils jouent toute la journée dans le sable les pieds dans l’eau. Ricardo sort les canoés gonflables et fait un tour sur le lac avec les filles pour remplir nos gros bidons d’eau, car nous n’avons toujours pas rempli nos réservoirs. Nous nous essayons même à la pêche, mais comme il n’y a pas de bouchon  ni d’appât accroché au fil, nous ne remontons que des algues. 

Petits jeux d'escalade, ...

...ou les pieds dans l'eau, il y a toujours moyen de s'occuper.

Petits moments privés avec papa sur l'eau...

...ou dans le vent.


Après avoir été cherché du bois avec les enfants, les hommes s'occupent du feu et de la grillade.


Le pain grillé sur le feu est succulent.

Nos voisins les moutons...

...et un petit rongeur non identifié ;-)

Le pêcheur vient vendre son poisson directement chez le client.

Biensûr le poisson frais doit être vidé.  Ricardo montre comment faire.

Ces pêcheurs locaux nous offrent leur prise du soir.

On se régale.


 




Bref nous passons après trois semaines de voyage enfin quelques journées tranquilles au même endroit. Petit bémol de ce séjour, le beau temps n’est pas toujours au rendez-vous. Un vent frais souffle sur notre petite colline. Le soleil et la lune ont du mal à percer et lorsqu’on arrive à les voir, ils ont une teinte rougeâtre, ce qui crée une atmosphère plutôt lugubre. 


Au loin, de la fumée monte de la montagne. La nuit venue on aperçoit quelques rougeurs.

Le brouillard est par moments très intense.


Au bout de quatre jours sur place, nous décidons donc de plier bagages et prendre tout doucement la route vers la Mongolie qui repasse par Irkoutsk. Au grand regret, nous quittons de nouveau la famille Moser, car eux  passent visiter l’île d’Olkhon avant la Mongolie.

Lors d'un petit moment d'éclaircie, nous devinons enfin l'île Olkhon en face.


Lors de notre dernière soirée au lac, avant les adieux, nous ouvrons la bouteille de cognac offerte par Stéphane Singery pour l'occasion.

Pour ne pas reprendre le même chemin qu’à l’aller, Ricardo choisit une piste non asphaltée, répertoriée sur la carte et diminue pour cela la pression des pneus. Ce tronçon de route, va être magnifique mais très dur et va nous coûter,  bien plus en endurance que nous ne pensions…

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