l'Est de la Mongolie


Le monument de Gengis Khan.


03.09.2015
La route goudronnée vers l’est nous mène d’abord à Tsonjin Boldog la colline où trône l’immense statue de Gengis Khan. Ce guerrier, personnage important de l’histoire mongole unifia tous les clans pour créer l’empire mongol. Selon la légende il trouva ici son fouet en or.  Cette statue haute de 30 mètres, dirigée vers les montagnes où il est né, comporte un musée sur l’âge de bronze, et les guerriers de la lignée de Gengis Khan que nous prenons le temps de visiter. Malheureusement, les panneaux ne sont qu’en mongol, donc nous ne profitons pas des explications. Nous croisons plusieurs touristes sur ce site, notamment des jeunes anglais qui ont participé au  Mongol Rally. Il s’agit ici d’un rallye motorisé à titre humanitaire, où les participants doivent relier Londres et la Mongolie en maximum trois mois. On reconnaît les participants à leurs petites voitures, car une des conditions de participation : les moteurs ne doivent pas dépasser le 1.2 l (1200 cm³). Nous apprécions les quelques moments passés à discuter avec ces quatre jeunes anglais et faisons de belles photos comparant la taille de Cam Cam à côté de ces petites voitures. Pour les curieux, vous trouverez leurs récits et photos sur Internet :
-         -  Yakinaround
-         -  Mind Matter Mongol Rally










Rencontre avec une famille mongole.

04.09.2015
Le soir, nous trouvons un bivouac tranquille en haut d’une montagne à 1600 mètres d’altitude, à quelques kilomètres de la route.
Le lendemain, juste au moment du petit déjeuner, un jeune homme en tenue traditionnelle mongole, venu de nulle part, s’approche en moto et tourne autour du camion. Comme il klaxonne, nous ouvrons la porte. Le jeune homme nous salue et commence à nous parler. Ricardo devine qu’il parle de chevaux, mais nous ne comprenons pas plus. Ricardo et lui prennent un café avec quelques biscuits, sous une légère bruine, près du camion. Il lui montre la carte du monde, lui expliquant d’où on vient et quel est notre projet. Après son départ nous finissons notre petit déjeuner, et pendant la vaisselle quelqu’un frappe à la porte. Une jeune femme à cheval, également en habits traditionnels se tient devant notre porte. Nous l’invitons à entrer et lui proposons une tasse de thé avec quelques biscuits. Elle nous parle de son « honey » et imite une moto. Ainsi nous comprenons très vite que nous avons à faire à l’épouse de l’homme en moto. Un échange très sympathique commence. Grâce à un petit livre d’images que nous avons, elle nous indique le nom de certains animaux en mongole. Elle nous parle de sa yourte et de son bébé, en indiquant les collines un peu plus loin en contrebas. Lorsque le jeune homme revient, ils nous invitent à prendre le thé dans leur yourte. Nous acceptons volontiers l’invitation de Zandan-Ierdene et de Nadmidsuren et rangeons rapidement nos affaires. En attendant, les filles font à leur grand bonheur un tour à cheval avec Zandan, qui est en fait éleveur et dresseur de chevaux. 






Nous suivons Nadmidsuren, la jeune femme qui nous mène en moto (celle de son mari) vers sa yourte.



Plein d’enthousiasme, nous suivons la jeune Nadmidsuren jusqu’à leur campement composé de trois yourtes. Nous sommes accueillis par un autre couple de nomades, entourés d’une petite fille et de plusieurs chiens. On nous dirige dans la plus grande yourte, où habite la sœur de Zandan avec son mari. La visite de la yourte nous impressionne beaucoup et suscite notre plus grand respect. Nous n’avons malheureusement pas osé demander si on pouvait prendre des photos. 





Les yourtes sont des tentes arrondies en feutre recouvertes d’une bâche blanche. Devant se trouve un panneau solaire pour charger leur batterie 12V.
Avant d’entrer, je remarque tout d’abord une belle porte en bois décorée. Ensuite, lorsqu’on rentre, je suis stupéfaite par l’espace qu’offre cette yourte. Au centre se trouve un poêle et une petite table basse. Tout le long de la paroi, se trouve le reste du mobilier: En face de l’entrée nous apercevons de beaux meubles (armoires et coffres) décorés d’ornements. Il y a une vitrine avec des photos de famille. A l’extrémité gauche et droite s’opposent deux lits couverts de coussins, qui servent de canapé en journée. Près de l’entrée à  gauche se trouve leur coin salle de bain, avec une coiffeuse comportant une bassine et un miroir. A droite de l’entrée, le coin cuisine. Le sol dans la yourte est recouvert de lino et de quelques tapis. La yourte bénéficie de tout le confort nécessaire. Il y a même un poste de télévision et un téléphone par satellite. L’ambiance est très chaleureuse et calme.


L'aruul
Notre hôtesse nous présente deux petits tabourets qu’elle approche  de la table basse. Très rapidement elle nous sert des bols remplis de thé salé au lait et au beurre, le Süuthei Tsai. Il s’agit de leur boisson de base, qui se boit tout au long de la journée. En Mongolie ils n’ont en effet pas l’habitude de boire de l’eau fraîche, qui est utilisée pour laver. Le goût du thé est particulier, je pense qu’il faudrait un temps d’adaptation pour vraiment l’apprécier. S’ajoutent à cela un bol délicieux de yoghourt frais sucré, une assiette avec une sorte d’omelette, remplie de crème. Le goût est aussi assez inhabituel. Pour finir, elle nous propose une assiette avec du fromage séché, l’aarul, ayant un goût très fort et acidulé. 
                                             
Nous lirons par après, que les mois d’été sont les mois blancs, où les nomades se nourrissent essentiellement de produits laitiers, car leurs bêtes produisent beaucoup de lait. Il s’agit aussi d’une nourriture plus légère car ils n’ont pas besoin d’autant de calories qu’en hiver, où ils se nourriront de viande (les mois rouges).
Selon les coutumes, en visite chez des nomades, il faut goûter à tout ce qu’on nous propose, il est impoli de refuser. Ce n’est pas toujours évident d’en persuader les enfants, mais les filles ont bien joué le jeu. Maelys a apprécié le yoghourt, alors qu’Océane préférait le fromage. Pendant que nous on goûte leurs mets, nos hôtes nous observent depuis leur lit/canapé.
Après cette fabuleuse visite de leur yourte, nous leur faisons la visite de CamCam.
Les  trois filles jouent  en courant à travers le camp et se montrent leurs poupées respectives. 

La soeur de Zandan entoure le bas de sa yourte d'un feutre pour éviter les courants d'air.








Nous offrons à la petite Iernsana un cahier à colorier avec des crayons couleur. Au retour de Nadmid, qui était partie ramener la moto à son mari, celle-ci nous fait encore visiter sa yourte et nous sert aussi un bol de Süuthei Tsai. Elle nous montre des photos de famille et nous propose de réchauffer des Buuz. Il s’agit ici de gros raviolis farcis avec de la viande de mouton hachée et des épices.
Encore calés de notre petit déjeuner et des produits laitiers dans l’autre yourte, nous refusons poliment et lui faisons comprendre que nous allons continuer notre chemin.  Ricardo resserre encore le porte-vélo, nous prenons quelques photos ensemble et échangeons nos coordonnées avec Nadmidsuren. Au moment de partir, la sœur de Zandan nous apporte encore de l’aarul (fromage), au grand bonheur d’Océane. Nous leur offrons une boîte de biscuits de Russie et quelques casquettes sponsorisées par Goodyear, pour les remercier de leur gentillesse. Après quelques kilomètres de piste, juste au moment de reprendre la route asphaltée, nous recroisons Zandan qui vient de rassembler son troupeau de chevaux et rentrait au campement. Nous lui faisons également nos adieux.


Nadmidsuren revient à cheval après avoir ramené la moto.

retour vers la route

Zandan avec son troupeau de chavaux.

On a découvert qu l'aaruul qui est un fromage dur, est très bon râpé sur les plats de pâtes. 

Mais Océane aime bien le grignoter comme ça.

Un weekend paisible dans la nature


Après cette expérience émouvante et inoubliable, nous quittons la route goudronnée au bout d'une centaine de kilomètres pour rejoindre les fameuses pistes mongoles en direction de quelques sites réputés.

Notre GPS connaît les pistes principales, mais comme celles-ci sont parfois en mauvais état, les conducteurs mongols ont tendance à créer de nouvelles pistes parallèles. Dans certaines plaines, on peut donc apercevoir une dizaine de voies les unes à côté des autres. Si on ne fait pas attention, il se peut que quelques-unes dévient légèrement, et avant qu’on ne s’en aperçoive, nous font changer complètement de direction au bout de quelques kilomètres.
Les pistes nous font monter et descendre les montagnes, révélant sur chaque sommet un nouveau paysage époustouflant. 




Ricardo présente les outils indispensables pour enfouir nos toilettes bio. Ni vu ni connu.



ça couffle bien au sommet des montagnes.

Quand on monte au sommet, il faut aussi redescendre

 Un lieu de culte très fréquent dans la nature, où les gens s'arrêtent pour déposer des offrandes et prier le ciel.

Nous nous dirigeons vers le Khangil Nuur, un vaste lac dans les montagnes non loin d’un monastère. En chemin, certaines routes nous font passer le long de cours d’eau ou en traverser. Nous croisons des troupeaux de Yaks, qui viennent boire près de nous. 



petite pause pour se rafraîchir dans l'eau fraîche,,,

... avec des Yaks en décor.



Les troupeaux de chèvres et de moutons se baladent toujoours mélangés. 


Certaines routes sont très boueuses, où il faut prendre le temps de réfléchir à la façon de passer. Nous sommes même témoins d’un embourbement d’une SUV.
Ayant eu peur de subir le même sort, je veux rebrousser chemin, mais Ricardo après un examen minutieux du terrain est persuadé que CAM CAM peut passer… et en effet, là où les voitures patinaient, passant en force, nous on traverse comme si de rien. 




La voiture grise s'est embourbée.

Voici une petite vidéo du passage:




Après ces « émotions », nous continuons notre route à travers des prairies désertes. Là, les enfants ont le droit de rouler avec Cam Cam chacun son tour, sur les genoux de papa, ce qui leur fait énormément plaisir. 







Lors de nos arrêts, on se rend compte que les immenses plaines sont rarement désertes par ici. Même lorsqu’on ne voit pas de yourtes, les bergers mongols à cheval ou en moto nous trouvent toujours et viennent assouvir leur curiosité. C’est toujours l’occasion d’une nouvelle rencontre et de boire une tasse de thé ou de café accompagnés de quelques biscuits en bonne compagnie.

Les enfants s’amusent laissent libre cours à leur imagination et utilisent la nature comme scène et décor. Avec quelques branches, plumes et pierres, elles se construisent leur « hutte ».




Ricardo doit retravailler sur la batterie, car le camion nous refait le même problème qu’à Irkutsk. La cosse s’est de nouveau libérée de la languette de connexion qui a partiellement fondue, certainement à cause des secousses sur les pistes. Il faudra penser à remplacer la batterie en question.



La languette de connexion à droite partiellement fondue.


Moi pendant ce temps, j’en profite pour faire la vaisselle dans la petite rivière, laver quelques vêtements et donner un petit coup de balai dans le camion. 



 La vaisselle dans l'eau fraîche de la rivière.

Dégustation de notre poichoux parmentier:...

 prenez la recette du hachis parmentier en remplaçant le hachis par du pochiche et du choux cuit à l'avance. Rajoutez la purée de pommes de terre, Relevez selon votre goût et parsemez de fromage râpé mongole (l'aarul) pour la touche finale. Mettez le tout dans le four!


Mais tout n’est pas que travail, nos obligations achevées, nous profitons de ce décor magnifique pour faire un peu de marche et partir à la découverte de la faune et de la flore en famille.







Balade dans le champs de fleurs entre le camion et le sommet.




Petite pause méritée au sommet, avec vue époustouflante.


Nous passons donc des moments agréables et tranquilles pendant nos pauses.



A force on devient inventif en cuisine: ...

... le choux pané est excellent et bien croquant.

Océane perd sa quatrième dent depuis le début du voyage. La petite souris a du travail chez nous.

Arrivés près du lac, nous choisissons de faire un peu de hors-piste avec CamCam, pour grimper sur une montagne et profiter de la vue.






Après cet arrêt, nous continuons la route car environs 9 kilomètres plus loin se trouve le monastère de Baldan Bereeven Kid, construit en 1700, un des plus vastes de son époque. Mais comme la plupart des monastères, il fut détruit en 1930 par les communistes, lors de la grande purge. Il reste des ruines impressionnantes et un nouveau petit monastère y a été construit récemment. Malheureusement celui-ci est fermé et nous ne pouvons voir que les vestiges à l’extérieur. 










Le retour vers Ulaan Bataar est long, mais le passage des pistes est plus facile. Nous prenons même l’initiative de ne pas suivre le GPS, mais de suivre des pistes qui prennent la direction souhaitée. Et en effet, nous avions raison, celles-ci nous mènent plus rapidement à la route principale goudronnée. Pendant le chemin du retour, nous entendons de nouveau un bruit de grincement. Cette fois-ci c’est la fixation de la galerie au-dessus de nos têtes qui doit être resserrée. Avec les vélos des filles dessus ainsi que beaucoup d’autres choses, elle est trop chargée. 




A quelques mètres du camion, un faucon nous observe.






Vigilance recommandée sur les pistes ... ici passage en douceur


Les petits ponts en Mongolie sont rarement prévus pour le passage 
de véhicules de plus de 9 tonnes

Retour à la capitale.

08.09.15

Lors de notre deuxième passage à Ulaan Bataar, nous récupérons les visas Kazakhs avec les passeports en quelques minutes et allons ensuite au bureau de l’immigration pour faire prolonger nos visas de deux semaines. Nous aurons ainsi encore cinq semaines pour visiter le pays et franchir la frontière dans les monts Altaï. 




L’administration y est assez chaotique, nous sommes envoyés d’un guichet à l’autre, avec à chaque fois une petite attente jusqu’à ce que l’employé veuille bien lever la tête de son GSM. Ensuite un choix s’impose, soit on revient chercher nos passeports dans trois jours ou alors on paye le double et ils nous font les prolongations tout de suite. Comme nous ne voulons pas rester à UlaanBataar à attendre, et le fait de revenir nous ferait un détour ( +/- 1000 km) , nous choisissons la voie express, après tout, cela nous fera économiser un  demi plein de Diesel, au même prix. Après trois heures sur place, nous pouvons donc enfin entamer notre descente vers le sud de la Mongolie.

Lors de cette première semaine passée en Mongolie, nous avons vécu de beaux moments au contact de nomades et dans la nature très vaste et sauvage. La capitale, même si elle présente des aspects intéressants, nous a moins plu. Nous sommes donc impatients de la quitter et de retourner dans un milieu plus naturel, à la découverte de certains sites les plus impressionnants du pays.

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