En route vers la Mongolie

27 août 2015


La piste


Les 130 km de piste nous ramenant à Irkoutsk, nous font serpenter à travers des magnifiques plaines, des villages reculés et des forêts denses, le tout longeant une magnifique rivière pendant les premiers cinquante kilomètres. 



Un village perdu au milieu de nulle part.
L'herbe a été coupée sans machines, les fermiers viennent récupérer le foin à la fourche.


Un petit rappel, ce n'est pas du brouillard qu'on voit par endroits,  mais toujours la fumée des incendies autour du lac.



Cette première partie avec ses ponts douteux et ses traversées d’eau, nous amuse. 



Que choisir, le pont ou le passage par l'eau?

Le passage de l'eau nous paraît plus sûr.

Ici le choix est vite fait...

On entre dans l'eau...

...en plein milieu...

...et on ressort.

Progressivement le chemin devient de plus en plus accidenté, beaucoup de trous et de bosses nous font sauter et tanguer avec le camion. La vitesse initiale qui était de 30 km/h diminue de plus en plus jusqu’à ce qu’on fasse une moyenne inférieure à 10 km/h.
Les vitesses de 40 km/h ne posent pas de problème sur ce tronçon de route.
Ici 10 km/h seront plus adaptés.
A plusieurs reprises Ricardo s'arrête pour une inspection du camion.

L’ambiance devient pesante, les heures défilent, mais pas les kilomètres. Alors qu’on devait arriver à Irkoutsk en début de soirée, il commence à faire nuit noire. Ricardo est obligé de rouler encore une trentaine de kilomètres avec une concentration maximale dans l’obscurité. Le camion commence à faire des bruits de grincements et de claquements inquiétants et suspects. Dans la cellule, les livres dans les étagères qui jusqu’à ce jour ne posaient pas de problème volent par terre. Les vêtements tombent des crochets, et les pinces à linge ne retiennent plus les serviettes, éponges et autres objets suspendus. Bref, nous ne quittons plus le compteur des yeux et sommes reconnaissants pour chaque kilomètre passé. Enfin, un peu avant minuit, nous sortons de cette fameuse piste pour rejoindre la route goudronnée et effectuer ainsi les dernières dizaines de kilomètres jusqu’à la ville. Nous nous arrêtons juste un peu avant, dans un coin de forêt pour nous remettre de nos émotions et dormir quelques heures.

Le soleil se couche et nous ne voyons toujours pas le bout du chemin.



Irkoutsk


A Irkoutsk nous retournons au centre commercial Kvartal pour refaire nos provisions en boisson et nourriture. Mais au moment de repartir, le camion ne veut pas démarrer. Un bruit fort de claquements répétitifs s’entend dans la console électrique derrière le volant. La clé de contact ne veut plus ressortir. Ricardo démonte le tableau de bord et recherche l’origine de ces claquements… qui proviennent en fait d’un relais. Le relais en question est vite changé mais ne résout malheureusement pas le problème au prochain essai de redémarrage.  Mais qu’est-ce qui se passe ? Après un moment de réflexion et de recherche d’informations, le problème pourrait venir d’un défaut d’alimentation électrique. Sur ce, Ricardo ouvre le caisson de batterie, et remarque qu’il y a en effet un souci à ce niveau. Une languette de connexion a partiellement fondue, libérant ainsi la cosse de l’extrémité du connecteur électrique. Après une demi-heure de réparations, nous pouvons enfin repartir. Une question reste ouverte : Les deux batteries étaient neuves au départ du Luxembourg, comment cela a-t-il pu se passer ?

Déjeuner de bons sushis....

Suivi d'un bon dessert.

Baikal (Posolskoe)


Les routes vers la Mongolie nous font encore passer devant le lac Baikal, que nous longerons pendant longtemps. 

Voici le point le plus au sud du lac Baikal...

...et se poursuit 600 km vers le nord.

Grâce à l’échange avec la famille Pichon qui vient de rentrer de leur voyage en Camping-Car et a emprunté le même chemin une année avant nous, nous trouvons facilement un bel endroit où nous restons deux jours. En chemin, un des bras du support du porte-vélo (celui qui avait déjà été abimé et réparé au lac Baikal) a finalement cassé. Ricardo passe une journée entière à réparer ce fameux bras et à le renforcer. Le support pour quatre vélos est transformé en support deux vélos afin de l’alléger. Les deux vélos des filles trouveront leur place sur la galerie au-dessus de la cabine. Les filles et moi en profitons pour laver les vélos qui ont bien souffert lors de ces 8000 kilomètres. Posolskoe est un endroit paisible avec un beau monastère, où pêcheurs, promeneurs et vaches profitent du paysage sauvage du lac, sur une bande de terre large de quelques dizaines de mètres à peine.  Des curieux viennent nous parler et visiter le camion, et un petit garçon d’à peine 2 ans nous offre un tournesol frais. Nous pouvons maintenant manger de bonnes graines que  nous avons fait sécher et salées. Les filles lui offrent en retour un paquet de raisins secs et un petit jouet, sponsorisés au Luxembourg par des connaissances.

Le porte vélo posé sur le pneu de réserve et retenu par une sangle, ne tient plus que par miracle...

Ricardo constate l'étendue des dégats.

Les filles se mettent au nettoyage des vélos.

Tout le monde travaille dans ce beau cadre.

Quand Maelys travaille, elle se donne à fond ;-)

Bientôt le vélo brille.

Ici aussi les troupeaux se baladent librement.

Le monastère de Posolskoe au fond de l'image.

Jeux d'équilibre.

Et voilà, après plus d'une journée de travail, plus une matinée de montage, le porte-vélo est réparé et transformé.

Contrôle de police


Le 30 août nous quittons ce bel endroit pour traverser la province de Bouriatie, la dernière avant la frontière mongole. Après quelques heures de route, nous arrivons au niveau d’un panneau qui dirige les voitures à gauche et les camions de transit à droite, sur un plateau mesurant le poids. Vu que Cam Cam n’est pas un véhicule poids lourd de marchandises, Ricardo prend le côté voiture.  Juste après on se fait arrêter par la police. Comme toujours contrôle de papiers, qui sommes-nous ? Où allons-nous ? C’est quoi comme véhicule ? Mais cette fois-ci, le policier, se basant sur le permis de conduire poids lourd de Ricardo, montre qu’on aurait dû prendre la voie des camions. Ricardo sentant venir l’amende, ne se laisse pas faire. Il précise en effet, que notre véhicule est classé Camping-car et que c’est l’indication sur la carte grise qui compte et non le permis de conduire. Je leur sors la traduction russe de Camping car : « Aftafurgondatcha », mais le policier n’a pas l’air de m’écouter. Ricardo ne renonce pas. Il veut lui montrer l’intérieur de la cellule. Au bout de quelques minutes, le policier se laisse finalement montrer le mot russe pour Camping Car et avec son collègue ils font d’un coup des « aftafurgondatcha ?? Ahh !!! Camping Car !!! » puis ils se consultent d’un regard et ils nous souhaitent bon voyage.  Nous repartons donc avec un petit sentiment de victoire.

Passage de douane


Avant le passage en douane, nous faisons le plein de Diesel (en Mongolie le prix du Diesel est presque au double), ainsi que quelques courses. Nous entrons au poste frontière à 12h45 où nous pouvons encore une fois constater le sérieux et le professionnalisme des douaniers russes. Ricardo disparaît un long moment dans leurs bureaux, il ressort avec une jolie douanière russe, qui avec l’aide d’un autre collègue déjà sur place, contrôle diverses soutes et armoires de Cam Cam. Ensuite on peut déjà continuer. Sur le côté mongole on passe avec le camion par un bassin désinfectant avant de devoir payer des taxes. On se fait accueillir par une jeune douanière parlant un peu anglais qui nous explique qu’on doit passer par 3 étapes : Immigrationoffice, customoffice, et finalement par elle.
Après les inscriptions ordinaires à la première étape avec un contrôle de passeports, une douanière d’un certain âge doit contrôler le camion et ses marchandises pour la deuxième étape. Or lorsque celle-ci voit la porte arrière s’ouvrir, Ricardo n’a même pas le temps d’installer l’échelle qu’elle nous rend le papier tamponné et repart. Je retourne donc voir la douanière de la dernière étape qui est assise sur un banc avec une collègue fumant une cigarette. Je lui tends le papier à tamponner  qu’elle met un temps à prendre.  Après un moment de silence elle me demande combien de passagers on transporte. Après ma réponse elle veut juste savoir si je suis sûre… gros silence… elle me tamponne le papier et dit : « Welcome in Mongolia ».
Juste avant le portail, on se fait quand même encore appeler dans un guichet, où Ricardo récupère une feuille dont il n’a aucune idée de ce que c’est à ce moment-là, mais qui lui est facturée 2000 rubles (+/- 30 Euros), pendant ce temps une femme s’approche du camion de mon côté et redemande une taxe. Comme elle est en tenue civile et qu’il y en a marre des payements sans comprendre la raison, je l’accompagne à son bureau pour être sûr qu’il s’agit au moins d’une employée officielle.
Après deux heures et demie passées à la douane nous entrons donc finalement en Mongolie le 31 août 2015, une des destinations phares  et très attendue de ce voyage, avec une mauvaise impression.
Espérons qu’elle se dissipe rapidement et que la Mongolie soit à la hauteur de nos rêves.

En conclusion, après un mois de voyage, la Russie, que nous assimilions initialement plus à un voyage de transit, avec une visite de Moscou et du lac Baïkal, nous a littéralement séduite et conquise nos cœurs. Aussi bien le paysage, comme le peuple russe, ne peut nous laisser indifférents. Nous nous réjouissons déjà de revenir dans six semaines avant de passer au Kazakhstan.

Le tournesol offert par le petit garçon à Posolskoe.

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